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Les émeutes urbaines [url=http://www.moncleroutletosterblade.com]moncler[/url] de la fin 2005 vont toutes ces évolutions et de racialiser notre grille de lecture, par-delà les oppositions politiques. Les discriminations raciales, dénoncées comme le "poison de la société fran?aise" par le président de la République, deviennent une évidence officielle. Et, dans le même temps, ceux qui récusent cette explication sociologique font une lecture ouvertement "racialiste" de l'événement, en stigmatisant la "barbarie" ou la "" de ces nouvelles "classes dangereuses" (en parlant par exemple de polygamie).
C'est un fait, il y a là un risque. C'est déjà le cas entre question juive et question postcoloniale. Demain, il n'est pas impensable que de telles tensions se développent entre Noirs et Arabes, comme parfois déjà entre homosexuels et femmes. Une fois que l'on soulève la question des discriminations, on s'aper?oit qu'elles sont diverses et peuvent effectivement en concurrence. Mais, après tout, c'est l'occasion de réfléchir aux intérêts divergents des uns et des autres, non pour les , mais pour de les sans les uns aux autres.
l'émergence d'un mouvement noir en France ?
En quoi le mouvement noir aujourd'hui serait-il plus à même de les lignes que ne l'a été le mouvement beur des années 1980 ?
Il n'y a pas de discours neutre, qui éviterait tous les écueils. Mais ne pas des choses n'est pas sans effet non plus. Manifestement, il n'a pas suffi de ne pas de races pour en avec le racisme. Le choix républicain de collectivement "s' à la race" (color blind) a au contraire co?ncidé avec la montée du vote . Sans doute dira-t-on qu'il s'agissait de le ; mais, après plus de vingt ans, il est permis de s' sur cette stratégie. Et plut?t que d'euphémiser, mieux vaut les choix que [url=http://www.xjnyszx.com/wygkcn_GuestBook.asp]barbour Re[/url] l'on fait en prenant en compte leur contexte plut?t que de prétendre s'en .
Eric Fassin, sociologue, professeur à l'ENS, codirecteur avec de "De la question sociale à la question raciale ?" (La Découverte)
Le fait de en avant la dimension raciale des problèmes [url=http://www.mxitcms.com/tiffany/]tiffany[/url] ne conduit-il pas à les facteurs socio-économiques ?
Longtemps, le discours républicain dominant a interdit toute politisation des questions minoritaires, sexuelles ou raciales. Mais, à de 1997, qui déboucheront sur la parité et le pacs (pacte civil de solidarité) ouvrent une brèche dans le débat public. C'est au même moment qu'on se met à des discriminations raciales. Auparavant, reconna?tre l'existence de populations noires ou arabes, c'était s' au [url=http://www.mxitcms.com/tiffany/]tiffany outlet[/url] soup?on de américaniser la France [url=http://www.gotprintsigns.com/abercrombiepascher/‎]abercrombie soldes[/url] en faisant le jeu du multiculturalisme. Désormais, c'est reconna?tre les limites de la rhétorique républicaine.
L'usage de statistiques ethniques devient-il inéluctable ?
Comment [url=http://www.moncleroutletosterblade.com]moncler outlet[/url] de l'opposition entre République et communautarisme ?
On sortira de l'alternative entre République et communautarisme en respectant la logique réelle des mouvements sociaux, et donc en parlant de minorités plut?t que de communautés. Encore une fois, c'est le constat des discriminations qui pousse à et à la question minoritaire. Une politique minoritaire n'est pas une politique communautaire.
Il y a deux ans encore, on évitait de de Noirs en France. A la limite, on évoquait les Blacks, comme pour au modèle américain. Les Noirs eux-mêmes hésitaient à s' comme tels : on était fran?ais, ou pas. [url=http://www.izumito.com/Cgi-bin/takashima/bbs/joyful/joyful.cgi]hollister Vivendi le parque[/url] C'est en 2005 que les choses ont basculé. Les victimes des incendies dans des immeubles insalubres, à la fin de l'été, étaient très majoritairement noires, mais on ne le voyait pas, on ne voulait pas le . Quelques mois plus tard, avec les émeutes d'octobre-novembre, la perspective s'inverse : on ne voit plus que la couleur, comme s'il n'y avait que des Noirs dans la rue. Une nouvelle grille de lecture s'impose soudain, comme une rupture dans les représentations. Ce n'est pas un hasard si le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) émerge précisément en novembre 2005.
L'histoire des Arabes en France n'est pas celle des Noirs - avec la guerre d' d'un c?té, les départements d' de l'autre, mais aussi des chronologies d'immigration décalées. Les Arabes ont été davantage stigmatisés et les Noirs invisibilisés. Encore aujourd'hui, les Arabes hésitent plus que les Noirs à une identification "raciale". Il y a aussi un contexte politique différent. Le mouvement des beurs a pu [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister outlet sale[/url] être instrumentalisé par le socialiste dans les années 1980 ; le CRAN en a tiré les enseignements en choisissant de à tous les partis sauf le FN.
Enfin, le discours minoritaire actuel est bien loin du discours antiraciste des années 1980. Celui-ci revendiquait un droit à la différence - contre lequel se sont développés les argumentaires républicains de l'époque, du politologue Pierre-André Taguieff au philosophe Alain Finkielkraut. Aujourd'hui, le CRAN, comme d'autres mouvements minoritaires (de femmes ou d'homosexuels), adopte une stratégie qui consiste à la République au mot - à sa devise, à ses principes. On ne rejoue donc pas la même histoire - en partie gr?ce aux le?ons de l'histoire.
Reste que, pour certains, évoquer la question raciale, ce serait à Vichy. On peut cette inquiétude. Encore faut-il une différence majeure : pendant la seconde guerre mondiale, le langage de la race est utilisé par l'Etat pour . Aujourd'hui, s'il est encore utilisé dans une veine raciste, il est aussi repris par ceux qui veulent cette arme contre la discrimination. L'émergence de mouvements minoritaires est donc décisive.
Comment cette irruption de la [url=http://www.mquin.com/gzparis.php]giuseppe zanotti[/url] question raciale dans le débat public ?
Ne risque-t-on pas alors de dans la concurrence victimaire ?
En soulevant la question sociale, n'y a-t-il pas un risque à libérer les discours stigmatisant telle ou telle [url=http://www.cftexiao.com/E_GuestBook.asp]giuseppe z[/url] en fonction de ses origines ou de sa couleur de peau ?

En France, le communautarisme ne vient pas tant des minorités : n'est-ce pas qui organise les communautés comme autant d'électorats potentiels ? Les mouvements sociaux, eux, font des revendications minoritaires, et non multiculturalistes comme en Amérique du Nord. Ainsi, le CRAN ne célèbre pas une différence noire, mais combat les discriminations dont les Noirs sont victimes en raison de leur couleur. Il part d'une expérience de la discrimination, sans une communauté. C'est bien pourquoi il compte des Blancs dans ses rangs, ainsi qu'une association d'amitié judéo-noire.
La communauté suppose une origine commune, une culture partagée, bref, une identité. La minorité n'a pas un tel fondement [url=http://www.jordanpascherofficiele.com]air jordan pas cher[/url] : elle prend pour point de départ une expérience, qui est celle de la discrimination. Elle n'implique pas une différence en soi, mais un traitement différent. C'est pourquoi il vaut mieux de statistiques raciales et non ethniques : l'ethnie semble une origine ou une appartenance, alors que c'est la discrimination qui fait la race (et non la culture, ni bien s?r la ). La politique minoritaire n'est donc pas refermée sur une communauté : elle parle à la société tout entière, puisqu'elle soumet à la critique les normes sociales qui rendent possible la discrimination, alors même que la loi l'interdit.
Faute de mieux, il faudra sans doute y . Puisque notre société, en dépit de ses grands principes, traite dans la pratique ses enfants différemment selon des critères raciaux, il faut bien se comment l'empire de la discrimination. Ne vaut-il pas mieux la discrimination positive que la discrimination ? Nous n'en sommes plus à la meilleure, mais la moins mauvaise solution. Cela ne signifie pas nécessairement des quotas, mais au moins des objectifs - soit un volontarisme politique. Dans ce domaine, on peut la société par décret. Encore faut-il le .
Dans les émeutes urbaines de l'automne 2005, question sociale et question raciale sont intimement liées. Les territoires des violences sont à la fois marqués par les inégalités économiques les plus profondes [url=http://www.achbanker.com/hollister.php]hollister[/url] et par la ségrégation raciale la plus intense. Ce faisant, on a intérêt à les deux questions, sociale et raciale, pour mieux les [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] ensemble. D'un c?té, les classes populaires ne se résument pas aux minorités visibles. De l'autre, les minorités visibles ne se réduisent pas aux classes populaires. Les discriminations raciales ne touchent pas seulement les jeunes des cités. Elles concernent aussi des dipl?més, issus de classes moyennes, de parents fran?ais et qu'on ne distingue de leurs compatriotes que par leur couleur de peau ou leur patronyme.
Ces mutations au niveau national rencontrent les bouleversements internationaux. Avec le 2001 s'impose la thèse du "conflit des civilisations" (et non plus, comme au temps de la guerre froide, des idéologies) qui participe d'une racialisation du monde. Les fonctionnent désormais comme des catégories raciales. En témoigne la nomination, en 2004, d'un préfet musulman par le ministre de l'intérieur.
Une chose est s?re : pour déjouer tous ces effets pervers, il ne suffit pas [url=http://www.thehygienerevolution.com/barbourparis.php]barbour[/url] de les discriminations. C'est l'inaction, et non l'action, qui fait le jeu du communautarisme. La parité est [url=http://www.gotprintsigns.com/abercrombiepascher/‎]abercrombie pas cher[/url] née d'une prise de conscience : loin de s'améliorer lentement, la situation des femmes en politique stagnait, voire régressait. La même chose est en train de se aujourd'hui pour les minorités raciales - le danger d'explosion sociale en plus.
Qu'entendez-vous par "politique minoritaire" ?